Prise de parole de Flavien SEMPÉRÉ lors du vernissage de son exposition au Crédit Mutuel Liberté de Toulon le 23 mars 2012

Il est difficile de parler de soi en public : surtout lorsqu’on est timide.

Bon ! Je me lance ! Je suis peintre depuis toujours. Tout petit c’était mon mode d’expression, car je bégayais et en avais honte.

D’autres ont eu ce handicap et ont fait de la politique. Moi c’était le dessin, et plus tard j’ai eu l’occasion d’approcher à tout ce qui touche les arts plastiques y compris des techniques artisanales d’impression : de la sérigraphie à la gravure et à la lithographie.

A Oran j’ai commencé à travailler à quatorze ans, c’était en 1950. Ensuite ce fut la guerre d’Algérie ; puis après le temps passé sous les drapeaux, j’arrivai en métropole : à Ivry sur Seine : les parents d’un ami rencontré à Oran y tenaient un petit hôtel-restaurant je trouvais là du travail en usine : la journée était de dix heures et je peignais et dessinait la nuit, je ne pouvais dormir que deux heures.

Je prenais également des cours du soir : dessinant beaucoup de plâtres, et de modèles vivants, cela apprend à dessiner d’une façon  plus rapide, et juste : le modèle ne pouvant tenir très longtemps la pose. Après on peut plus facilement bâtir une nature morte ou un paysage en incluant la mise en place et les lois de la perspective.

Pour ne pas être en reste je fis aussi de l’abstrait afin de boucler la boucle.

Ayant été quelque part repéré, je ne sais pas trop où, ni comment !

Je me suis trouvé à fréquenter des sociétés culturelles dont certaines à Montmartre.

J’ai rencontré aussi à cette époque des peintres importants pour moi comme : Toffoli qui en m’offrant sa dernière litho, et un apéritif : m’obligeait à critiquer ses derniers tableaux

 J’ai connu aussi Jean Carzou, j’avais accroché ses œuvres au Guilvinec, lors d’une exposition de l’Union des Arts Plastiques de France dont lui et moi faisions partie, nous avions un point commun l’Arménie que je venais e visiter et ont sa famille était originaire. Lui était né en Syrie et avait épousé une Provençale.

J’ai peint aussi avec Alexis INSBERGER : ce grand d’Espagne, et un autre grand Espagnol José Gumbau.

J’ai dessiné aussi beaucoup de modèles vivants avec Michel King peintre de la marine.

Edouard Pignon ami de Picasso qui disait être jaloux de l’atelier d’Edouard à Six-Fours qui était plus beau que le sien, et puis d’autres peintres…

J’ai connu également beaucoup d’écrivains qui ont aidé à ma construction de peintre : Maurice Genevoix en tout premier qui fût Prix Goncourt en 1925 avec son ouvrage « Raboliot » avec qui je m’identifiais : moi dans Djebel Oranais, lui en Sologne : nous en avions beaucoup parlé.

Et d’autres écrivains comme Bernard Clavel qui voulait faire une présentation d’une de mes expositions, et, Yvan Audiard, Max Gallo, René Barjavel, et le très grand par la taille et l’humour : Jean Amadou.

Quand je peins un tableau « personnages ou paysages » c’est souvent à eux que je pense, et s’il est réussi, c’est beaucoup grâce à eux.

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